Frédéric Vinclair / Jérôme Nayer
« Le très vieux Roi d’un vieux pays. L’âge emporte les plus nobles résolutions. Avec les circonstances et les émotions qui cognent l’homme au cours de la vie, l’âge vient à bout de la justice, des espérances, des idéaux. Au cours d’une vie de batailles et d’entreprises, le très vieux Roi a apporté au vieux pays une paix qui dure. Les Pères n’y ont pas connu le feu. Mais le très vieux Roi, dans sa vieille sagesse, a faibli. Il a libéré Hallewyn, son fils, le tueur de vierges, et il tourne en rond dans la salle du trône, au bout de la veille, en attente de l’inévitable. »
Sous couvert d’un vieux conte à la sauce moyenâgeuse, cinq acteurs viennent raconter l’histoire d’un père, d’un fils, et de leur siècle. Cinq acteurs, transformés pour le ton en cinq troubadours, vont tour à tour endosser les rôles du vieux Roi, du fils sanguinaire, des conseillers, des soldats, des émissaires, et de la Louve mystérieuse. Ils viennent dire les faits, et viennent en constater les conséquences. En humour, en don du tragique, en plaisir du verbe… C’est que nos troubadours sont amateurs d’histoires ! Spectateurs d’une époque, ils viennent témoigner de ce temps. Mais est-ce réellement d’une autre époque dont ils parlent ?
Note du metteur en scène :
C’est le second texte de Frédéric Vinclair que je porte à la scène. Plus court. Écrit plus vite. Et avec d’autant plus de plaisir. A mon tour, je choisis de le monter vite. Avec une équipe d’acteurs que je connais bien. Mes vieux camarades de théâtre pour jouer le texte du vieux camarade de lettres. Boucler une boucle. Mais « travailler vite » c’est aussi faire preuve d’une nouvelle confiance, jeter les bases d’un nouveau travail… Et puis, à travers le père et le fils, il y a cette éternelle question identitaire masculine… Ouvrir une boucle.