(photo © A. Piemme / A.M.L.)
Depuis hier midi, nous sommes tellement abasourdis, tellement sonnés, que l’activité de la compagnie semble comme suspendue. Après la belle première de mardi au Rideau, nous aurions dû vous inonder de promotion, de partage de photos de notre spectacle, des articles de presse ou des interviews autour de notre création. Nous nous sommes abstenus. Nous avons simplement tenté, hier soir, de faire notre travail du mieux que nous pouvions malgré tout. Et, sentant que de très nombreux spectateurs étaient hier dans le même état que nous, Michael (le directeur du Rideau) et moi avons lu un petit mot avant le spectacle pour partager effroi et colère et rendre hommage aux victimes.
Mais ce matin, que faire ?
Se maintenir dans le silence et offrir cela aux salauds et aux abrutis ?
Faire comme si de rien n’était alors que nous restons sidérés et meurtris ?
Se faire mousser en mode charognard complaisant ?
Simplement dire, le plus humblement du monde mais haut et clair tout de même puisque c’est la vérité, que, si ce drame nous touche tant, c’est parce que nous savons que ces dessinateurs assassinés (comment est-il possible que ces deux mots soient juxtaposés???) faisaient, à leur niveau, ce que nous tentons modestement, comme tant d’autres, de faire dans nos spectacles : poser les questions qui dérangent, le faire avec légèreté, refuser l’injustice et le dogmatisme, inviter à la raison et à l’empathie, ouvrir l’imaginaire. Pardon pour cette prétention déplacée : notre seule réponse personnelle possible face à l’horreur, c’est notre travail de créateurs.
Alors, ci-dessous, tout de même, une première revue de presse de « Démons me turlupinant » et, dès demain, la suite.
Antoine Laubin.
Critique de Catherine Makereel dans Le Soir (***)
Avis de spectateurs sur le site Demandez le programme.
Interview du metteur en scène dans l’émission Temps de pause (Musiq3)
La critique d’Ivan Sculier sur le site Le Suricate
Publié le 08/01/2015 dans
De facto